Un recueil de 20 nouvelles dans lequel Max Obione fait mouche, en plein dans le cœur noir de la cible…
Elle sentit une sueur chaude envahir le bas de son dos. Elle connaissait le danger, elle avait lu les cahiers, elle avait près d’elle cet écrivain que l’institution psychiatrique allait détruire à force d’électrochocs et de chimie. Elle n’était que sensations humides, troublée tant par le désir que par la transgression professionnelle.
« J’ai lu vos cahiers. » murmura-t-elle en frissonnant.
Elle souhaitait qu’il la caressât. Maintenant. Elle souhaitait qu’il la parcourût, qu’il jouît aussi de sa peau à elle, sur laquelle aucune main d’homme ne s’était posée depuis si longtemps, et aussi qu’il continue à écrire, un jour prochain, si bien. Sa peau à elle…
La main d’Oskar se posa sur sa jambe. (extrait de La peau des femmes)
Malgré sa bonne bouille de marin de haute mer coincé à terre, il ne titube pas, s’ancrant peu à peu dans la noirceur du paysage. Il écrit des textes clairs à force d’être sombres, évidents dans leur brutalité, souvent charnus et poétiques, dérangeants et patients, parfois pleins d’un humour cynique grand gabarit, récits qui renvoient à cette littérature « hard boiled » que nous aimions tant, pour sa passion métaphorique et sa « vista » comportementaliste. Sans les archétypes et marronniers qui encombrent souvent le polar. [extraits de la préface de Jean-Bernard Pouy à L’ironie du short (Krakœn)]
Obione, la compil’, Max Obione, 20 nouvelles, collection Noire Soeur, 5.99 €, EAN 9791023405408

Votre commentaire